Le lien entre LibertAmap et les libertaires ?

C’est grâce à la librairie L’Autodidacte qu’a eu lieu la rencontre entre un producteur et des anarchistes qui ont su ficeler, ensemble, le projet et le rendre viable. L’idée collective a germé et LibertAmap en est sortie, prête à planter des idées et à récolter un changement de société… et des légumes !

Qu’est-ce que le côté libertaire ou anarchiste de LibertAmap ?
La grande majorité des AMAPs en règle générale comportent plusieurs caractéristiques importantes de l’Anarchisme :
- solidarité, ici avec le producteur ;
- respect, en l’occurrence de l’environnement ;
- critique de la société de consommation ;

LibertAmap a ceci de particulier de défendre les valeurs de la solidarité et l’accès à une nourriture saine pour toutes et tous. Nous avons donc mis en place des paniers à différents prix, sans aucune demande de justificatif. De plus, nous cherchons à créer une véritable solidarité avec les producteurs et productrices en leur garantissant un revenu, quel que soit le nombre de parts vendues. Cela permet de casser le rapport consommateur/producteur pour tendre vers une société non-marchande viable.

Mais être libertaire, c’est aussi travailler activement à l’émancipation et l’autonomisation de tout le monde pour ne pas reproduire les enjeux de pouvoir et de domination à l’intérieur de nos groupes.
En effet, nous pensons qu’un changement de société doit aussi concerner le mode de prise de décisions, souvent très autoritaire dans de nombreux collectifs. Nous ne voulons pas de chefs qui décident pour les autres, même de chefs informels. Pour cela nous pratiquons la prise de décision au consensus, c’est-à-dire en discutant jusqu’à ce qu’une solution qui convienne à tout le monde soit trouvée. Le but est de ne laisser personne de côté et que tout le monde ait sa place dans le collectif. Pour cela, nous veillons au maximum au respect de la parole de chacun.e (c’est en particulier le rôle du/de la modérateur.trice). Nous essayons aussi de créer une atmosphère conviviale dans laquelle chacun.e pourra se sentir à l’aise, lors des temps partagés (réunions, chantiers…).

LibertAmap, un collectif 
Une AMAP, c’est une Association pour le Maintien de l’Agriculture Paysanne.  Contrairement à la majorité des AMAPs qui sont des associations déclarées en préfecture, LibertAmap a choisi d’être un collectif.
Il est donc une association de fait, permise par l’article 2 de la loi de 1901. Elle n’a pas de volonté juridique et en particulier ne peut percevoir de subvention publique. Elle peut cependant engager devant le juge administratif des recours pour excès de pouvoir pour contester la légalité des actes administratifs faisant grief aux intérêts qu’elle a pour mission de défendre.
Cette association de fait est un collectif d’individus responsables dont l’organisation première a été pensée par des anarchistes et des sympathisant.es libertaires : le collectif agrandi par nous toutes et tous continue ses réunions à l’Autodidacte. Récent.es adhérent.es compris.es, nous nous organisons ensemble.

L’Autodidacte, Une association
L’Autodidacte est une librairie associative tenue par le Groupe Proudhon de la Fédération Anarchiste. Elle propose de nombreux livres, magazines et brochures politiques sur l’Anarchie et sur l’histoire des luttes sociales. On peut aussi y trouver des romans (et des bandes dessinées) qui, d’une manière ou d’une autre, formulent une critique ou amènent à réfléchir à propos d’une ou plusieurs formes d’oppression (travail, religion) et de critique des rapports de domination (féminisme, racisme, etc). Elle est ouverte du mercredi au samedi  de 15h à 19h.

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L’anarchie… à Besançon !
Anarchie (nom féminin ; du grec ναρχία/anarkhia, composé de an, préfixe privatif : absence de ; et arkhê : pouvoir, hiérarchie, commandement). 
L’anarchie est une idéologie politique qui refuse toute forme d’organisation fondée sur la domination entre personnes et prône la liberté individuelle. Dans une société anarchiste, aucun individu ou groupe d’individus ne peut prévaloir sur les autres. Elle s’oppose donc à la hiérarchie et à toute forme de discrimination.
Il ne faut pas confondre l’anarchie avec l’anomie (du préfixe a : absence de ; et nómos : loi, ordre, structure), cette dernière étant l’absence de règles. Dans une société anarchiste, on est libre d’appartenir ou non à un groupe social. Les décisions d’un groupe sont prises horizontalement, c’est-à-dire après concertation entre ses membres et de façon à convenir à chacun d’eux. De ce fait, l’épanouissement individuel dans le respect de celui des autres est privilégié au succès d’un groupe qui ne bénéficierait qu’à une partie d’icelui. Elle garantie donc à la fois la liberté des individus et leur égalité de droit. 

Vive l’Anarchie !

En 1840, Pierre-Joseph Proudhon est le premier à se réclamer anarchiste, c’est-à-dire, partisan de l’anarchie, entendu en son sens positif : « La liberté est anarchie, parce qu’elle n’admet pas le gouvernement de la volonté, mais seulement l’autorité de la loi, c’est-à-dire de la nécessité ». En 1987, Jacques Ellul précise : « Plus le pouvoir de l’État et de la bureaucratie augmente, plus l’affirmation de l’anarchie est nécessaire, seule et dernière défense de l’individu, c’est-à-dire de l’homme »

Pour plus d'infos : consultez Wikipédia, la FA - Fédération Anarchiste (ici ou ), La CNT - Confédération Nationale du Travail (ici ou ), l’Autodidacte (ici ou ) et les collectifs libertaires bisontins (RT, Libertamap…) ! 

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Par ailleurs, un texte, « L'autonomie » qui explique la difficulté d'être agriculteur.trice et seul.e dans cette tâche est consultable ici.
Un texte « L'anarchisme et les pratiques » se trouve ici, sur le fonctionnement de l'AMAP Court-Circuit et des boutiques alimentaires autogérées Diony Coop (et plus : d'une Université populaire de St-Denis, la Dionyversité).